
Solidarité avec Cumhuriyet à Genève
De passage à Genève, Muratcan Sabuncu, fils du rédacteur-en-chef du quotidien turc indépendant « Cumhuriyet », lauréat du Prix « Nobel alternatif », invoque la solidarité avec les journalistes emprisonnés :
« Cette conférence au sein de l’IHEID à Genève en l’honneur des 163 journalistes emprisonnés en Turquie nous permet de présenter l’état de la liberté d’expression dans notre pays afin de rappeler aux Européens la fragilité des droits de l’Homme.
Ce qui arrive en Turquie arrive partout. La Turquie fait en effet très mauvaise figure dans le classement de la liberté de la presse de Reporters Sans Frontières : elle se place au 155ème rang. Treize collaborateurs principaux du quotidien « Cumhuriyet », y compris mon père Murat Sabuncu, sont en détention depuis octobre dernier. Cumhuriyet signifiant toutefois « République », ni le journal, ni le principe ne sombreront devant l’obscurantisme.
De nombreux commentateurs ont prophétisé la fin de la démocratie en Turquie. Pourtant, il faut rendre justice à ceux qui s’y battent au quotidien, qui sont menacés, voire emprisonnés. Avec l’Association des Droits de l’Homme de la Sorbonne que j’ai créée, j’ai l’ambition de porter la voix de ceux qui n’en ont pas, à l’instar de ce que sont censés faire les journalistes réduits au silence. »
Cumhuriyet, l’un des principaux journaux indépendants en Turquie, a été reconnu avec le Prix Right Livelihood, désormais connu comme Prix « Nobel alternatif », en 2016 ‘pour leur journalisme d’investigation téméraire et leur engagement pour la liberté d’expression, en dépit de l’oppression, la censure, l’emprisonnement et les menaces de mort’.
